My Mentor is a Woman

Portrait Catherine Charroin et Sébastien Dufaux

Le programme innovant de mentorat de dirigeants d’entreprises par des femmes My Mentor is a Woman pris son envol avec brio. Sept dirigeants poursuivent l’aventure avec leur mentore après une formation au leadership inclusif. Ils veulent agir et s’engagent avec elles. Catherine Charroin et Sébastien Dufaux forment un de ces binômes. Ils nous livrent leur témoignage inspirant, qui permet de dessiner le portrait d’une femme et d’un homme qui ne reculent pas devant un challenge.

Catherine Charroin et Sébastien Dufaux n’auraient vraisemblablement jamais appris à se connaître. Sans l’entremise de Laura Tocmacov d’impactIA, comment cette femme qui a passé de nombreuses années dans le domaine de la sûreté – notamment comme militaire en tant que sous-officière de la Gendarmerie Nationale – aurait-elle croisé la route d’un spécialiste des télécommunications aujourd’hui directeur général à Neuchâtel?

Catherine décrit ainsi la rencontre: «C’était déjà se connaître, comprendre qui on a en face de soi. Et ce n’est pas seulement s’intéresser au patron d’entreprise, mais à la personne.»

La rencontre, c’était déjà se connaître, comprendre qui on a en face de soi. Et ce n’est pas seulement s’intéresser au patron d’entreprise, mais à la personne.
Catherine Charroin 

Depuis cet été, ils se réunissent une fois par mois dans le cadre du programme My Mentor is a Woman d’impactIA. Un bon rythme pour tous les deux, Catherine Charroin appréciant de pouvoir laisser infuser les bénéfices de l’échange: «Il est important que je puisse me donner le temps de voir ce que j’en retire et comment nous allons avancer pour la suite.»

Sébastien Dufaux, lui, évoque un délai nécessaire pour être en mesure d’amener les bénéfices en entreprise et analyse ainsi le processus:  « C’est un double travail. On part d’un exercice d’introspection assez intense. Ensuite, pour moi comme dirigeant, il faut que des choses concrètes se passent dans le cadre professionnel entre deux réunions. C’est l’objectif.»

Je me demandais à quelle sauce j’allais être mangé en tant que mentoré. Mais après une minute, j’étais certain que les choses allaient bien se passer.
Sébastien Dufaux 

Avant leur première fois, Catherine et Sébastien n’avaient pas reçu de consignes particulières. S’ils admettent une petite appréhension, celle-ci a très vite disparu. «Je me suis trouvé face à un certain nombre de questionnements, avant la rencontre. En somme, je me demandais à quelle sauce j’allais être mangé en tant que mentoré. Mais après une minute, j’étais certain que les choses allaient bien se passer», raconte Sébastien Dufaux dans un sourire. Le patron d’entreprise sait ce qu’il va chercher dans ce projet. «Je suis convaincu qu’on doit faire évoluer les rapports de genre dans le milieu professionnel. J’avais envie de m’engager dans cette démarche-là. Je me suis inscrit car je veux réellement comprendre cette thématique extrêmement stéréotypée, pour affiner ma propre opinion, l’appuyer sur des faits et un argumentaire clair.»

L’homme est prêt à se laisser surprendre et à sortir de sa zone de confort: «Il aurait été dommage d’avoir trop de maîtrise. En définitive, on se jette et on se laisse porter.»

Ancrage sportif

Le mentoré a trouvé en Catherine Charroin une personne qui sait laisser la place à l’écoute et même au silence, capable d’instaurer un climat de confiance et de partage. Tous deux relatent que cela s’est mis en place très vite. «Une sorte de vibration, de bon timbre» qui leur a permis de se livrer, de se dire des choses souvent en lien avec la vie privée, dont on ne parle habituellement pas dans un contexte professionnel. Afin d’aller plus loin et plus profond, jusque dans un véritable exercice d’introspection. Pour Sébastien, l’exemple vient de sa partenaire: «Catherine est quelqu’un de très connecté à ses énergies intérieures, qui a réussi à les entendre. Je me suis demandé comment on arrive à être aligné de la sorte. On perçoit tout de suite en elle cette maîtrise, une force tranquille.»

Ce mentoring avec Sébastien conforte ce que je ressens au plus profond de moi à propos du collectif. C’est ensemble que nous pouvons créer, réconcilier pour remettre de l’harmonie.» Catherine Charroin

Catherine et Sébastien se sont découvert un ancrage commun sur les sports d’équipe, par exemple. Ce qui leur a permis d’échanger sur ce qui fait augmenter la force ou la valeur d’un collectif sur un terrain et d’aborder par ce biais des questions comme l’inclusion ou la diversité. Et surtout la transposition dans le monde de l’entreprise. Le binôme s’accorde pour affirmer qu’il est fondamental de connaître et reconnaître la singularité des uns et des autres «pour gagner le match». Catherine Charroin, qui ne se définit pas comme féministe, éclaire en ces termes la thématique «compétition»: «Dans un parcours du combattant, par exemple, j’étais face à moi-même et non face à des hommes. Je m’étais mis un challenge par rapport à moi. On avance en tant qu’être humain.»

Sébastien Dufaux l’assure, le projet l’a conforté dans l’assurance que la démarche lui fournit des outils pour aller plus loin dans son action et pour accélérer sur le plan professionnel. Le manager, qui se définit lui-même comme «un hyperactif qui sait où il veut aller» donne un exemple: »J’ai mis en place un espace d’échanges avec les femmes de mon entreprise où j’ai l’occasion de les écouter sur la diversité de genre. Ces rencontres m’ont apporté beaucoup. C’est moi qui apprenais.

J’ai mis en place un espace d’échanges avec les femmes de mon entreprise, où j’ai l’occasion de les écouter sur la diversité de genre. Ces rencontres m’ont apporté beaucoup. C’est moi qui apprenais.» Sébastien Dufaux 

Le mot de la fin revient à Catherine Charroin: «J’ai conscience que tout le monde n’est pas prêt à cela, peut-être à cause de jeux de pouvoirs, d’acquis, d’ego. Alors commençons avec les dirigeants qui sont ouverts, prêts à faire bouger les consciences et ayons confiance en la vie. Je crois à l’exemple, à l’effet boule de neige. Chaque pas compte, c’est pour cela aussi que j’ai intégré ce programme. »